parti : au 1) d’or aux trois tourteaux de gueules rangés en pal, au second d’or aux trois bandes d’azur.
Elle n’a rien de particulier cette église en briques du joli village de Saint-Josse-sur-Mer… et pourtant.
L’ensemble en briques prolonge une chapelle du premier quart du XVIème siècle qui constitue le choeur de l’église.
Mais ce qui nous a amené à nous arrêter là est le fait que ce lieu fait l’objet de pélerinages des marins pêcheurs d’Etaples et de Berck. Ces pélerinanges s’inscrivent dans le cadre d’une neuvaine commençant le dimanche de la Pentecôte et se termine le lundi de la Trinité.
Un des temps forts de cette période est la procession de Bavémont. De retour de son pélerinage à Rome, Josse passe par la colline de Bavémont et rend la vue à une jeune fille aveugle nommée Juliule.
L’autre moment fort est la messe à la Croix Coupée, en plein air, dans une pâture située à 500 mètres de l’église.
Sur le vitrail central, on peut distinguer la représentation de Saint-Josse.
Qui est donc ce Saint ? Josse est le fils de Juthaël qui règnait au VIIème siècle sur le nors de la Bretagne (Domnonée). Lors du décès de celui-ci, son fils aîné, Judicaël lui succède mais pour des raisons politiques, celui-ci cède le pouvoir à Josse, son jeune frère, qui refuse.
Il s’engage dans la vie religieuse et part pour Rome avec un groupe de pélerins. Sur ce trajet, ils passent sur les berges de l’Authie et ils sont accueilli par le Gouverneur du Ponthieu, Haymon qui retient Josse comme chapelain.
Josse s’installe dans un ermitage sur les bords de l’Authie, puis sur ceux de la Canche et fonde une communauté monastique. Il réalise alors son projet initial de pélerinage à Rome.
De retour de Rome, il ne quitte plus ce lieu où il décède le 13 décembre 669.
Vous voulez en savoir plus : lisez ceci
La recherche pour documenter cette note à aguiché ma curiosité. Nous reviendrons à Saint Josse examiner les graphitis sur l’ancienne chapelle (souvent des immatriculations de bateaux), pour voir cette croix coupée, etc…
Je tiens à reproduire ci dessous un passage du livre de Henri Leprêtre « Marin Pêcheur au temps des voiliers » où il évoque le « Cantique à Saint Josse ».
« Le clergé qui, après avoir béni les filets, chantait avec l’équipage, tandis qu’on les embarquait, le fameux cantique à Saint Josse, si cher au cœur des Étaplois.
Voici ce cantique, dont on ne chantait souvent qu’une partie, car il est très long, il raconte toute la vie de ce saint, et vous allez voir que c’est très beau.
Dans notre compagnie,
Chantons avec ardeur
La précieuse vie
De notre protecteur ;
St-Josse, qui du monde
Foule aux pieds les grandeurs
Et d’une paix profonde
Va chercher les douceurs.
Il eut dès son enfance,
Un naturel heureux ;
L’éclat de sa naissance
N’éblouit point ses yeux,
Dès sa tendre jeunesse,
Réglant tous ses désirs,
Il fait de la sagesse,
Ses plus chastes plaisirs.
Par la mort de son père,
Le trône était vacant ;
Judichaël, son frère,
Prend le Gouvernement ;
Le poids de la couronne
Le remplit de frayeur;
A Josse il l’abandonne
Pour suivre son Seigneur
Josse, à cette nouvelle,
S’enfuit sans hésiter;
A la voix qui l’appelle,
Il ne peut résister
Couronne périssable
Et pleine de dangers
Vous n’avez rien d’aimable,
Vos biens sont passagers !
Fuyant de la Bretagne
Le pouvoir souverain,
Il se met en campagne
En simple pèlerin.
De l’humble modestie.
Couvrant sa qualité,
Il ne se glorifie
Que de la pauvreté.
Il entre dans la France,
Il arrive à Paris;
Quel effet sa présence
Produit sur les esprits!
De ses vertus l’exemple
Méritera bientôt
Que l’on élève un temple
En son nom au Très-Haut.
Gouverneur de province,
Haymon, racontez-nous
Comment ce jeune prince
Fut introduit chez vous,
Dites-nous les merveilles
Qu’il cachait avec soin,
Ses travaux et ses veilles
Vous en fûtes témoin.
La sainteté de Josse
Le fit tant respecter,
Qu’Haymon au sacerdoce
L’engage de monter;
Alors brûlant de zèle,
Pour la religion,
Vit-on plus beau modèle
De la perfection?
Affreuse solitude,
Bois, rochers du Ponthieu
Chez vous sa seule étude
Fut la loi de son Dieu.
Dans ces saints exercices
Employant jours et nuits,
Il goûtait les délices,
Du cœur et de l’esprit.
Toujours dans sa retraite
Par de nobles transports
Il punit, il maltraite,
Sévèrement son corps,
Chaque instant de sa vie
S’immolant au Seigneur,
Il devient une hostie
D’une agréable odeur.
L’orphelin misérable,
Dans ces nécessités,
Vers le Saint charitable
Accourt de tous côtés,
Sa charité suprême
Ne sait se ménager,
Il donne son pain même
Et n’a rien à manger.
Grand Dieu, la récompense
Qu’il reçoit de ta main,
Lui rend en abondance
L’usure de ce pain;
Quatre barques chargées
D’aliments différents,
A sa porte arrivées,
Sont les dignes présents.
Que d’étonnants spectacles
Viennent frapper nos yeux
Que d’insignes miracles
Il opère en ces lieux ?
Il fait voir la lumière,
Il obtient pour Haymon
Une source d’eau claire
Et chasse le démon.
Une heureuse vieillesse
Ranime sa ferveur,
Ses vœux tendent sans cesse
A s’unir au Seigneur,
Il meurt dans la gloire
Son âme va goûter
Le prix de la Victoire
Qu’il a su remporter.
Grand Saint! Dans nos misères
Viens à notre secours,
Écoute nos prières,
Protège-nous toujours.
Fais que ta sainte vie
Excite dans nos cœurs
Une haine infinie
Des biens et des honneurs. »
Sources : http://www.saint-josse-sur-mer.fr/ ; http://memoiredopale.cultureforum.net/ (inscription nécessaire).
+++